65 000 PME canadiennes ont été durement affectées par les travaux routiers

Montréal, le 2 mai 2018 – Chaque année, les travaux de construction locaux font des ravages sur des milliers de PME. D’après un nouveau rapport de la FCEI publié aujourd’hui, 65 000 entreprises canadiennes, dont plus de 14 000 au Québec, auraient été fortement touchées par des chantiers au cours des cinq dernières années. « Pour plusieurs PME, ces impacts sont bien réels et peuvent avoir des conséquences majeures comme les pousser à devoir faire des emprunts, déménager, licencier des employés, voire carrément fermer leurs portes. Les municipalités doivent prendre conscience de cette problématique et agir en conséquence, notamment en planifiant mieux les travaux ainsi qu’en indemnisant les commerces affectés. Il ne faut pas oublier qu’en fin de compte, outre la survie de plusieurs petits commerces de proximité, ce qui est aussi en cause, ce sont des emplois locaux et souvent le cœur d’artères commerciales ayant un impact majeur sur la collectivité », indique Martine Hébert (M. Sc. écon.), vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.

D’importants coûts cachés
Le rapport de la FCEI, intitulé Tracer la voie du succès – pour aider les PME à survivre aux travaux d’infrastructure, montre que depuis 2012, 41 % des propriétaires de PME (31 % au Québec) ont vu leurs activités perturbées par des chantiers routiers. Globalement, 5 % de tous les entrepreneurs sondés (6 % au Québec) ont affirmé que les chantiers ont fortement nui à leur entreprise. À plus long terme, la FCEI estime qu’il pourrait y avoir jusqu’à 20 % des PME qui sont susceptibles d’être sérieusement perturbées par des travaux publics d’infrastructure mal planifiés.

Le sondage démontre en outre que :

  • Près de la moitié (46 %) des répondants touchés au Canada affirment que ces travaux ont fait baisser leurs ventes.
  • Près d’un propriétaire d’entreprise sur quatre (23 %) dit avoir vécu beaucoup de stress et plus d’un sur cinq (21 %) a dû piger dans ses économies personnelles ou celles de son entreprise.
  • À noter qu’ils sont 7 % à avoir même songé à fermer leurs portes ou à déménager.
  • Les résultats correspondants pour le Québec sont conformes au total canadien et se chiffrent respectivement à 44 %, 25 %, 21 % et 7 %.

« Ces résultats montrent que les projets d’infrastructure publique nuisent trop souvent de manière majeure aux entreprises locales qui doivent injustement assumer seules une part disproportionnée des coûts économiques de la construction », précise Simon Gaudreault, directeur des affaires économiques à la FCEI.

Indemniser les entreprises dès maintenant
La FCEI note, par ailleurs, qu’alors que les gouvernements ont annoncé des centaines de milliards de dollars d’investissements dans des projets d’infrastructure pour les années à venir, aucun financement ne semble prévu pour dédommager les entreprises qui seront les plus perturbées par ces projets.

Les impacts de la plupart des travaux d’infrastructure ne sont pas bien atténués par les municipalités, laissant de nombreux propriétaires d’entreprise à eux-mêmes. D’ailleurs, 7 chefs de PME sur 10 se disent insatisfaits de la façon dont les gouvernements gèrent la situation.

« À l’aube de la saison des cônes orange, nous demandons aux municipalités canadiennes de faire preuve de leadership en adoptant des mesures de soutien aux PME qui sont menacées par de grands projets d’infrastructure. La première chose à faire serait d’indemniser celles qui sont les plus durement touchées, comme cela s’est fait ailleurs dans le monde, par exemple à Seattle, Bruxelles ou Sydney. La mairesse de la Ville de Montréal a d’ailleurs montré une certaine ouverture en la matière, ce que nous saluons. Nous pensons que toutes les municipalités canadiennes devraient lui emboîter le pas », ajoute Mme Hébert.

Adopter une politique cohérente pour réduire l’impact des travaux
Dans son rapport, la FCEI recommande, en outre, à toutes les municipalités canadiennes de mettre en place une politique cohérente pour réduire l’impact des travaux d’infrastructure sur les PME. Cette politique devrait comprendre 5 éléments essentiels :

  • Un programme d’indemnisation
  • Une règle d’absence de surprise 
  • Une planification stratégique complète
  • Un processus contractuel amélioré
  • Un agent de liaison auprès des entreprises

« Avec tous les projets annoncés au Canada, on peut présumer que les effets néfastes sur les entreprises locales continueront de croître. Le prochain congrès annuel de la Fédération canadienne des municipalités serait une belle occasion pour les municipalités du pays de prendre des engagements fermes et d’agir à cet égard », conclut M. Gaudreault.  

Méthodologie
Le sondage de la FCEI a été réalisé du 6 au 26 juillet 2017 auprès de 5 573 propriétaires de PME au Canada. La marge d’erreur est de +/-1,3 %, 19 fois sur 20.

Pour plus de détails, consultez le rapport intégral de la FCEI.

À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 110 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions.

Renseignements :
Mélanie Raymond, attachée de presse et conseillère aux affaires publiques, FCEI
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