Pénurie de main-d’œuvre : les jeunes font partie de la solution

Montréal, le 11 octobre 2018 – Alors que les taux de postes vacants dans les PME sont à des niveaux records, on observe que le taux de chômage des jeunes Canadiens reste près de deux fois supérieur à la moyenne nationale. Pourtant, se pourrait-il qu’ils représentent une partie de la solution à la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans plusieurs secteurs? D’après une nouvelle étude de la FCEI, même si de nombreux jeunes trouvent souvent leur premier emploi dans une PME, il semble que plus de la moitié des employeurs estiment qu’ils ne sont pas toujours bien préparés pour le monde actuel du travail.

« Selon ce que nous concluons de notre étude, il y aurait un décalage entre les besoins des employeurs et les apprentissages sur lesquels les établissements d’enseignement semblent mettre la priorité, affirme Mme Martine Hébert (M. Sc. écon.), vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI. Il appert en effet que les établissements secondaires et post-secondaires auraient plutôt tendance à mettre l’accent sur la préparation des jeunes aux études supérieures, mais pas sur les réalités du monde du travail. Les jeunes sont en effet nombreux à se pointer aux portes du marché du travail en n’ayant pas toujours les compétences générales essentielles que recherchent les employeurs. Évidemment, cela ne les met pas dans une position avantageuse pour décrocher un premier emploi. »

L’étude de la FCEI intitulée Les jeunes et les PME – Orienter les jeunes vers les emplois d’aujourd’hui montre qu’en matière de préparation des jeunes diplômés au monde du travail, les collèges et les cégeps ont la faveur d’environ un employeur sur deux (51 %) qui disent en être plutôt satisfaits ou très satisfaits. Ce pourcentage se chiffre à 37 % à l’égard des diplômés universitaires et à 32 % pour les finissants du secondaire. 

Ainsi, dans son rapport, la FCEI recommande notamment aux établissements secondaires et post-secondaires de poursuivre la collaboration avec le milieu des affaires afin de diminuer l’écart entre les compétences des jeunes travailleurs et les besoins du marché du travail. Par exemple, les programmes devraient aussi mettre l’accent sur les compétences générales, comme la communication au travail, la résolution de problèmes ou le travail en équipe. On devrait aussi promouvoir les métiers techniques et professionnels comme étant de bons choix de carrière.

Mieux orienter les jeunes vers les emplois d’aujourd’hui, comme de demain
Le fait que les carrières dans les métiers spécialisés et techniques soient encore souvent perçues comme des choix de second ordre pourrait également contribuer au décalage que l’on constate entre les qualifications des jeunes et les besoins actuels du marché du travail.

« Il faut se rappeler que bon nombre de chefs d’entreprise et de créateurs d’emplois au pays sont des entrepreneurs qui exercent des métiers spécialisés, précise Mme Hébert. On devrait donc valoriser davantage ce type de choix de carrière. Que ce soit aujourd’hui ou demain, on aura encore besoin de personnel de métier, au même titre que de gens dans les TI ou de gestionnaires. »

Les chefs de PME souhaitent embaucher des jeunes et sont prêts à investir dans leur formation, à condition qu’ils aient les compétences générales qu’il faut. Toutefois, cela leur coûte quand même plus cher d’embaucher et de former des travailleurs sans expérience que des travailleurs expérimentés. Cela dans un contexte incessant de hausses de coûts de main-d’œuvre liées notamment aux taxes sur la masse salariale et au salaire minimum.  

Les gouvernements et les établissements d’enseignement devraient donc continuer de développer les programmes d’apprentissage intégré au travail par le biais de stages ou de programmes études-travail, notamment dans des secteurs où il y a pénurie de main-d’œuvre. On devrait aussi faire en sorte d’atténuer les coûts additionnels liés à l’embauche de travailleurs sans expérience. L’octroi d’un crédit d’impôt aux employeurs qui recrutent des étudiants inscrits à un programme d’enseignement coopératif ou d’un congé de cotisation à l’assurance-emploi à l’embauche de jeunes sont deux exemples de ce qui pourrait être envisagé.

« En aidant les jeunes à intégrer le monde du travail et à occuper des emplois enrichissants, on investit dans leur avenir et dans celui de notre économie. Les gouvernements, les établissements d’enseignement, les employeurs et les jeunes eux-mêmes ont tous un rôle important à jouer pour y arriver », conclut Mme Hébert. 

À propos de la FCEI 
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 110 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions. Visitez fcei.ca pour en savoir plus. 
– 30 –

Renseignements :  
Mélanie Raymond, attachée de presse et conseillère aux affaires publiques, FCEI
Tél. : 514 861-3234 poste 1808 | Cell. : 514 817-0228
melanie.raymond@fcei.ca