Hausse du salaire minimum : les PME soulagées, mais elles auront besoin d’aide

Montréal, le 19 janvier 2017 – À la suite de l’annonce sur le salaire minimum faite ce matin par la ministre du Travail, Mme Dominique Vien, la FCEI estime que plusieurs propriétaires de PME seront soulagés que le gouvernement n’ait pas consenti le 15 $/h, mais qu’ils auront besoin d’aide pour atténuer les impacts que la hausse prévue de 15,8 % sur quatre ans aura dans leur entreprise. « Il faut garder en tête l’effet domino : lorsqu’on augmente le salaire des employés moins expérimentés de 4,7 % dans une année comme on le fait ici, cela crée une forte pression sur les PME qui, par équité, se retrouvent pressées d’accorder le même traitement à leurs employés cumulant davantage d’expérience ou de qualifications. Quand on sait, par exemple, que le taux de profit d’un petit commerce ou d’un petit restaurant peut tourner autour de 1 % à 3 % annuellement, on comprend vite qu’il n’y a pas beaucoup de marge de manœuvre, surtout quand on considère que, sur quatre ans, les augmentations cumulées totaliseront autour de 16 %. Ça risque de faire mal si le gouvernement n’accorde pas de mesures d’atténuation, comme des allègements fiscaux sur la masse salariale, pour compenser ces pressions sur les coûts dans les plus petites entreprises », a indiqué Martine Hébert, vice-présidente principale de la FCEI.

La FCEI a tenu à rappeler que, malgré les mesures fiscales mises en place par le gouvernement ces dernières années, les PME du Québec œuvrent encore dans un environnement d’affaires qui demeure désavantagé par rapport au reste du pays. Elles font face à un taux d’imposition qui se situe au double de la moyenne canadienne (8 % versus 4 % - sauf dans les secteurs manufacturier et primaire) et elles sont soumises à des cotisations sur la masse salariale qui sont 56 % plus élevées que dans le reste du pays. « Cela sans oublier que plusieurs très petites entreprises du secteur du commerce de détail, des services, de la restauration, de l’hébergement et autres viennent de subir une hausse d’impôt de 48 % depuis le 1er janvier 2017 et que le gouvernement songe à augmenter les cotisations au Régime de rentes du Québec. Quand on additionne le tout, ça pèse lourd sur les épaules des PME qui, on le sait, dynamisent nos régions et fournissent la majorité des emplois au Québec. Nous espérons donc que le gouvernement n’oubliera pas les PME dans son prochain budget et qu’il leur proposera des baisses d’impôt et de taxes sur la masse salariale pour les soutenir », a souligné Mme Hébert.

Enfin, la FCEI appuie les efforts du gouvernement en matière de lutte à la pauvreté et, en ce sens, elle privilégie les mesures qui permettent d’augmenter le revenu global disponible des travailleurs à faible revenu, comme l’exemption de base, les primes au travail ou les crédits d’impôt ciblés. « Nous pensons qu’il est important d’aider les travailleurs à faible revenu. D’ailleurs, l’État, qui a la responsabilité de lutter contre la pauvreté, déploie déjà diverses mesures ciblées telles que des crédits d’impôt, des primes au travail ou des prestations pour enfants, et ce, dans le cadre d’un système fiscal progressif où le taux d’imposition des moins nantis est moindre. Bonifier ces mesures pour garantir aux familles à faible revenu davantage d’argent dans leurs poches nous apparaîtrait la meilleure voie à emprunter, à la fois pour nos travailleurs, pour nos PME et pour notre économie », a rappelé Mme Hébert.

À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 109 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions.

 

Source : Amélie Desrosiers, chef, Communications et affaires publiques, FCEI

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19 JANVIER 2017