Limiter les travailleurs étrangers au Canada pourrait aggraver les problèmes de main‑d’œuvre des PME

Ottawa, le 28 février 2024 — La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) avertit que les changements soudains apportés par le gouvernement fédéral aux visas d’étudiants étrangers et aux permis de travail pour les conjoints pourraient faire mal aux PME. Celles-ci ont déjà du mal à croître et à rester productives par manque de personnel.

À la fin janvier, le ministre Marc Miller a annoncé un plafond immédiat de deux ans pour les visas d’étudiants étrangers ainsi que des changements entourant les permis de travail pour les conjoints et les étudiants de troisième cycle. Le gouvernement fédéral a également indiqué qu’il est en train de revoir son programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).

« Ces changements affecteront de nombreuses PME qui manquent de main-d’œuvre. Nous comprenons pourquoi le gouvernement veut imposer des limites, mais il doit agir avec prudence et penser aux effets qu’elles auront sur l’ensemble de l’économie. Il faut tenir compte de tous les facteurs, surtout quand on sait que les pénuries de main-d’œuvre ont entraîné un manque à gagner de plus de 38 G$ pour nos PME en 2022 », affirme Christina Santini, directrice des affaires nationales à la FCEI.

De plus, puisque ce sont les provinces qui répartiront les permis entre les collèges et les universités sous leur autorité, la FCEI craint que les établissements publics soient avantagés par rapport aux collèges privés. De nombreux collèges privés jouent un rôle déterminant dans la formation des gens de métiers spécialisés dont le Canada a tant besoin.

Le PTET est l’une des solutions les plus efficaces pour combler les pénuries de main-d’œuvre. Un rapport publié en 2021 par la FCEI a révélé que 16 % des PME ont utilisé le programme des travailleurs étrangers temporaires pour remédier à leurs problèmes de main-d’œuvre avec un taux de succès de 52 %. Ce taux de succès est nettement plus élevé que celui de l’augmentation des salaires (31 %) et de la flexibilité accrue des heures de travail (38 %).

« Le ministre Miller parle maintenant de revoir le programme des travailleurs étrangers temporaires. Il ne faut pas que le gouvernement prenne de décision précipitée. L’immigration est l’une des principales solutions pour pallier les pénuries de main-d’œuvre. Les PME doivent déjà composer avec plusieurs défis en raison de l’inflation. Ce n’est pas le temps d’exacerber la pénurie de main-d’œuvre en rendant l’embauche des travailleurs issus de l’immigration plus complexe, coûteuse et difficile », conclut Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI.

La FCEI recommande qu’Ottawa tienne des consultations ouvertes et publiques sur ces récentes annonces ainsi que les changements potentiels.

Renseignements :
Maud Larivière, attachée de presse, FCEI
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