L’automatisation : un levier de productivité pour les PME québécoises

Dans un contexte où la productivité du Québec demeure en retrait — 56,4 $ de PIB horaire en 2024, contre 59,2 $ au Canada et 57 $ en Ontario — l’automatisation s’impose comme l’un des leviers les plus concrets à la portée des entreprises québécoises. Cette étude vise à dresser un portrait à jour de l’automatisation, à évaluer son impact sur la productivité et à identifier les obstacles qui en freinent encore l’adoption.

Les signaux sont clairs : en 2025, 81 % des entreprises qui automatisent le font pour améliorer leur productivité, en forte hausse par rapport à 66 % en 2023. Les projets se concentrent d’abord sur les fonctions administratives et la production, là où les gains sont les plus rapides ; dans le secteur manufacturier, plus des trois quarts des entreprises automatisent déjà leurs activités de production. Toutefois, la dynamique reste largement autofinancée : huit entreprises sur dix mobilisent d’abord leurs fonds propres, et les plus petites accèdent moins aux prêts et subventions disponibles.

L’échelle des investissements varie fortement selon la taille : le projet médian passe d’environ 20 000 $ dans les microentreprises à 2,75 M$ dans les grandes, avec une médiane manufacturière à 500 000 $. Les délais de rentabilisation reflètent cette hétérogénéité : parmi les entreprises ayant déjà observé un retour sur investissement, près des trois quarts l’atteignent en moins de trois ans — surtout les microentreprises. Au final, les gains de productivité sont avérés chez les entreprises qui automatisent, et plus visibles dans les plus petites structures, qui obtiennent proportionnellement les meilleurs rendements.

Cette étude met ainsi en évidence un potentiel réel pour combler une partie du retard de productivité, à condition d’élargir l’accès au financement, d’accompagner davantage les entreprises et de cibler les fonctions à plus fort impact.

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