Profil des PME : Regard sur les PME et les travailleurs autonomes du Canada

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Comment les Canadiens gagnent leur vie

De nombreux Canadiens ont choisi de travailler à leur propre compte. Selon l’Enquête sur la population active, il y a environ 15 % de travailleurs autonomes au Canada à n’importe quel mois de l’année. L’Enquête définit les travailleurs autonomes sur toute une année, ce qui explique que la proportion qu’elle en établit soit légèrement plus faible – environ 11 %. Cette différence donne une idée de la fluidité du travail autonome liée au taux élevé d’entrée et de sortie d’un mois à l’autre.

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Une croissance différente selon le type d'entreprise

Le travail autonome a connu une croissance rapide au cours des dernières décennies, mais ce phénomène dépend du type d’entreprise. Le taux de travailleurs autonomes ayant une entreprise constituée en société qui compte des employés a doublé pendant les années 1970 et 1980, mais s’est stabilisé depuis. Le nombre de travailleurs autonomes ayant une entreprise constituée en société sans employés a augmenté plus rapidement après 1990. Par ailleurs, bien que le groupe des travailleurs autonomes ayant une entreprise non constituée en société reste important, il s’est réduit après avoir connu un pic de croissance dans les années 1990.

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Les microentreprises prédominent dans la plupart des industries

La plupart des industries sont composées d’une majorité de microentreprises. En effet, deux tiers des entreprises actives du secteur privé canadien, qui sont au nombre de 1,1 million environ, ont moins de 5 employés. C’est dans les secteurs de la construction et des services professionnels, où on compte le plus d’entreprises d’une manière générale, qu’il y a le plus de microentreprises.

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Un Canadien sur trois est propriétaire ou employé d'une PME

D’après la distribution des entreprises par taille et par nombre d’employés, les PME emploient environ un travailleur sur trois. Ce résultat est partagé de façon égale entre les travailleurs autonomes et les employés rémunérés. Les grandes entreprises et les entreprises de taille moyenne du secteur privé fournissent ou créent presque la moitié des emplois, alors qu’environ une personne sur cinq travaille dans le secteur public.

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Le cycle économique a une incidence sur la croissance par taille d'entreprise

La croissance des taux d’emploi relatifs par type et taille d’entreprise a beaucoup varié au cours des dix dernières années. C’est dans les moyennes entreprises que la croissance de l’emploi a été la plus forte et la plus stable, soit 15 %. Le taux de croissance des emplois dans le secteur public et dans la population des travailleurs autonomes sans employés a atteint 12,5 %. Ce taux est un peu moins élevé dans les très grandes et très petites entreprises (6,7 % et 4,2 % respectivement), et il reste stable pour ce qui est des travailleurs autonomes comptant des employés.

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La taille moyenne des entreprises augmente

D’une manière générale, ces tendances montrent que l’emploi dans le secteur privé est de plus en plus concentré. Selon une évaluation basée sur le nombre d’employés du secteur privé divisé par le nombre d’employeurs autonomes (ayant une entreprise constituée en société ou pas), la taille moyenne des entreprises est passée d’environ 11,7 employés par entreprise en 2000 à 13,9 employés en 2018, soit une hausse d’environ 19 %.

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Baisse de taux de roulement des entreprises

Les entrées et les sorties d’entreprises sont également un facteur important dans la variation des tendances liées à l’emploi. Les taux de roulement peuvent vite transformer l’environnement des entreprises. Au cours d’une année, de 11 % à 15 % des entreprises entrent sur le marché ou en sortent. Les taux d’entrée sont en baisse progressive depuis la fin de la récession, mais ils demeurent légèrement supérieurs aux taux de sortie. Ils ont également tendance à fluctuer davantage que les taux de sortie, ce qui montre qu’ils sont plus sensibles aux cycles économiques ou aux environnements politiques.

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Des gains et des pertes d'emplois simultanément

Le taux de roulement reste facile à voir par secteur. Les différences relatives quant aux obstacles à l’entrée des entreprises signifient que les secteurs dont les taux de créations d’emplois sont les plus élevés sont aussi ceux qui enregistrent les plus lourdes pertes d’emplois. Les secteurs de l’hébergement/ restauration, de la construction, des services professionnels et du commerce de détail affichent tous des taux élevés de créations et de pertes d’emplois liés aux entrées et aux sorties d’entreprises.

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La propriété d’entreprise est l’affaire de la maturité

La décision de devenir travailleur autonome se prend généralement en milieu de vie, c’est-à-dire après avoir acquis suffisamment d’expérience professionnelle, de capital et de contacts. Parmi les travailleurs autonomes, seuls 14,9 % ont moins de 35 ans. Par comparaison, les employés de ce groupe d’âge sont 38,1 %. À l’opposé, 39 % des travailleurs autonomes ont 55 ans ou plus, et les employés de ce groupe d’âge ne sont que 20,4 %.

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Hommes et femmes propriétaires de PME : différents et égaux

Les hommes sont plus susceptibles d’être propriétaires d’entreprise que les femmes, mais cette tendance s’est atténuée au fil du temps. Après des gains importants jusqu’à la fin des années 90, les proportions d’hommes et de femmes ayant choisi la voie du travail autonome se sont équilibrées.

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Influence positive de l’immigration

Dans une faible mesure, quoique la tendance soit significative, les nouveaux Canadiens nés à l’étranger sont plus susceptibles d’être travailleurs autonomes que les Canadiens nés au pays. Les travailleurs immigrants de première génération sont 12,6 % à exploiter leur propre entreprise. Certains aspects de cette influence entrepreneuriale se transmettent à la deuxième génération, 11,4 % d’entre eux étant travailleurs autonomes. La proportion baisse à 10,4 % pour les Canadiens de troisième génération ou enracinés au pays depuis encore plus longtemps.

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Plusieurs facteurs positifs motivent l’entrepreneuriat

La plupart du temps, plusieurs facteurs motivent les travailleurs autonomes : souci d’indépendance, d’équilibre et de flexibilité, envie d’exprimer sa créativité, etc. Ils choisissent rarement cette voie en dernier recours ou parce que leur principale motivation est l’argent.

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Les semaines de travail des propriétaires de PME sont généralement longues

En général, la semaine de travail des propriétaires d’entreprise est particulièrement intense. Parmi les entrepreneurs de 25 à 640ans, plus de 40 % font 50 heures de travail ou plus par semaine, par rapport à 6 % seulement pour les employés de ce groupe d’âge. Les propriétaires d’entreprise sont pratiquement deux fois moins susceptibles que les employés de travailler à temps partiel.

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Revenus : les propriétaires de PME sont ancrés dans la classe moyenne…

Être propriétaire d’entreprise ne veut pas dire gagner des milles et des cents. En fait, la plupart des employés qui travaillent à temps complet toute l’année gagnent mieux que les propriétaires d’entreprises constituées en société. Les chefs d’entreprise qui ont des employés sont approximativement cinq fois plus susceptibles de gagner moins de 30 000 $ que plus de 200 000 $. Ceux qui n’ont pas d’employés sont principalement groupés dans la catégorie des revenus faibles.

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… et c’est encore plus vrai si on tient compte du temps qu’ils y mettent

Quand l’équation sur les revenus prend en compte les heures travaillées, cela fait pencher encore plus le travail autonome dans la catégorie des revenus faibles. Parmi les travailleurs adultes (de 25 à 64 ans), près d’un propriétaire d’entreprise sur trois gagne effectivement 15 $ l’heure ou moins, par rapport à 1 sur 5 en ce qui concerne les employés rémunérés. À noter que cette définition du revenu du marché inclut également les dividendes et les revenus de placement. Le taux de propriétaires d’entreprise qui gagnent plus de 40 $ l’heure (26 %) n’est donc proportionnellement pas loin du taux des employés rémunérés (22 %).

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Les travailleurs autonomes sont des « travailleurs pauvres »

Étant donné qu’il y a beaucoup de travailleurs autonomes à faibles revenus, ils sont également plus nombreux dans la catégorie des ménages à faibles revenus que les employés rémunérés à temps plein. Cela peut s’expliquer par l’incertitude et la forte variabilité de leurs revenus. Par ailleurs, bon nombre d’entre eux se versent des salaires modestes afin de garder plus d’argent pour leur entreprise et leurs employés.

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Les secteurs à salaires faibles génèrent de faibles bénéfices pour les entrepreneurs

Dans les industries où les employés touchent des revenus faibles, les employeurs ont également des revenus faibles, et l’inverse vaut aussi pour les revenus élevés. En règle générale, le revenu médian des employeurs correspond proportionnellement à celui des employés de leur industrie. Cela laisse penser qu’au sein d’une même industrie, le niveau de rémunération des employeurs et des employés dépend du profil compétitif de l’industrie et de sa capacité à générer des bénéfices.

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Le taux d’imposition des petites entreprises n’est plus aussi avantageux

La déduction accordée aux petites entreprises fait diminuer le taux d’imposition des PME par rapport au taux général d’imposition des sociétés. Ce taux inférieur vise à aider les PME à conserver une plus grande partie de leurs bénéfices pour leur capital de croissance. Au cours des dernières décennies, le taux général a baissé, réduisant ainsi l’écart de façon substantielle. Actuellement, les entreprises paient 9 % sur la première tranche d’impôt fédéral de 500 000 $ de revenus nets par rapport à 15 % sur les montants plus élevés.

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La déduction accordée aux PME ne freine pas leur croissance

Certaines personnes pensent que la limite de 500 000 $ de revenu net pour bénéficier de la déduction accordée aux petites entreprises dissuade les PME de croître. Mais en fait, il n’y a qu’une poignée de PME à atteindre cette limite. En effet, même si 85 % des PME multipliaient leur revenu par deux, elles ne seraient pas pour autant assujetties au taux général d’imposition. Les quelque 8 000 entreprises réalisant près de 500 000 $ de revenus nets par année ne représentent qu’une petite fraction des 390 000 entreprises qui en génèrent moins de 100 000 $ par année.

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