Annonce sur l’immigration de Québec : pas en avant trop timide et nouvelles contraintes pour les PME

Nouvelles exigences en français pour les immigrants temporaires : une complexité supplémentaire pour les PME du Québec

Montréal, le 1er novembre 2023 – Bien qu’elle note certains éléments positifs, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) est inquiète des impacts de l’annonce faite aujourd’hui par le premier ministre du Québec, François Legault, la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Christine Fréchette, et le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, sur les PME freinées par les pénuries de main-d’œuvre. 

La FCEI souligne l’augmentation du nombre d’immigrants pour les deux prochaines années en raison de l’admission en continu des personnes déposant une demande de résidence permanente à la suite de l’obtention d’un CSQ du volet « Diplômés du Québec » du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Cette mesure libérera des places du nombre d’acceptés, dépassant ainsi la cible de 50 000, mais cela reste bien en deçà des besoins de main-d’œuvre des PME. Elle regrette la décision du gouvernement de remettre l’augmentation des seuils à une consultation dans deux ans et elle aurait aimé voir une place plus importante accordée aussi à la régionalisation de l’immigration.

Elle souligne également la réforme des programmes de sélection des travailleurs qualifiés qui répondront davantage aux besoins du marché du travail et de la connaissance du français. Sur ce dernier point, la FCEI est déçue que le gouvernement n’ait pas donné suite à un assouplissement des connaissances liées au français, notamment pour les programmes des gens d’affaires. Enfin, elle est très inquiète des impacts que les nouvelles contraintes imposées sur la connaissance du français lors du renouvellement des travailleurs étrangers temporaires auront sur les PME. 

« L’enjeu des pénuries de main-d’œuvre est si aigu au Québec que près de la moitié des PME qui en vivent les conséquences se disent à risque si cela persiste, voire s’aggrave au cours des prochaines années. Pour seulement couvrir le cinquième des postes à pourvoir, la FCEI a démontré qu’il y a un déficit annuel de 18 000 immigrants dans les régions. Aujourd’hui, le gouvernement du Québec fait un petit pas en avant sur le nombre total d’immigrants permanents en excluant du calcul les étudiants francophones du PEQ. Il fait aussi un pas de côté en repoussant la décision de deux ans et il fait un pas en arrière en imposant des nouvelles contraintes aux PME quant à la connaissance du français pour les travailleurs temporaires lors d’un renouvellement de permis. On est inquiet des impacts que cela aura sur les PME québécoises, dont la confiance est au plus bas au pays en raison des pénuries de main-d’œuvre », commente François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI. 

Nouvelles exigences en français : une complexité supplémentaire pour les PME du Québec 

Les immigrants déjà installés au Québec grâce à un permis de travailleur étranger temporaire, souhaitant renouveler leur permis après trois ans, devront prouver un niveau de français oral de niveau 4. Cette exigence entrainera sans aucun doute des difficultés supplémentaires de recrutement pour les propriétaires de PME. La FCEI comprend l’importance de protéger le français, mais est inquiète de l’impact de cette décision sur les PME. Selon elle, la voie empruntée devrait être la voie incitative en francisation et la création d‘une passerelle pour la résidence permanente pour ces personnes, et non pas de leur bloquer la voie après trois ans. Cela va créer une problématique supplémentaire pour les chefs de PME en situation de pénurie de main-d’œuvre, comparativement à leurs homologues des autres provinces.

La FCEI félicite le gouvernement pour l’exemption des travailleurs agricoles de cette contrainte. Elle l’invite à faire de même pour les autres secteurs, car pour les PME, ce programme est de dernier recours, et ajouter des barrières supplémentaires pourraient avoir des conséquences dommageables pour elles. En effet, selon les données d’un sondage de la FCEI sur l’immigration, 78 % des propriétaires de PME au Québec ayant recours au programme demandaient d’en faciliter l’accès. De plus, 29 % d’entre eux ayant accès au programme déclaraient que leur entreprise ne pourrait pas fonctionner sans travailleurs étrangers, ce qui mettrait en péril les emplois de leurs employés. Selon les données sectorielles canadiennes, cette proportion était particulièrement forte pour les secteurs de l’agriculture, de l’hébergement et de la restauration, ainsi que pour la fabrication. 

« Pour la FCEI, la voie à emprunter est d’accentuer les programmes incitatifs de francisation et non pas de créer de nouvelles contraintes pour les PME. À cet égard, rappelons qu’un sondage récent effectué en juillet dernier révèle que 68 % des dirigeants de PME mentionnent que les coûts associés aux cours de francisation sont difficiles à assumer. De plus, ils sont 80 % à croire que l’accessibilité et la disponibilité des services de francisation offerts aux immigrants employés dans des petites entreprises contribuent à l’économie de la province », conclut François Vincent.


Méthodologie 
Sondage pénurie de main-d’œuvre et immigration, juin 2019. 915 répondants du Québec, avec une marge d'erreur de 3,2 %. Pour les questions spécifiques sur les travailleurs étrangers temporaires, la marge d’erreur des 243 répondants du Québec est de 6,3 % et celle canadienne de 2,6 %.

Sondage omnibus du Québec en ligne de la FCEI. Dates du sondage : du 6 au 25 juillet 2023. Résultats : basés sur les réponses de 485 membres de la FCEI qui sont propriétaires de PME et issus de tous les secteurs et de toutes les régions du Québec. À titre de comparaison, un échantillon probabiliste avec le même nombre de répondants aurait une marge d’erreur de +/-4,4 %, 19 fois sur 20. 

Renseignements
Maud Larivière, attachée de presse, FCEI
Tél. : 514-861-3234 (poste 1808) | Cell. : 514-817-0228
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À propos de la FCEI 
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 97 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions et 21 000 membres au Québec. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.