Cela fait plus de 30 ans que je travaille à la FCEI et le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) est l’une des politiques publiques les plus contestées.

Bien qu’il soit tout à fait raisonnable d’examiner les données et le programme d’immigration lorsque le taux de chômage est élevé, il est important de disposer de tous les faits et de bien comprendre les besoins de notre marché du travail complexe.

De nombreux employeurs, particulièrement ceux dans certains secteurs et certaines régions (p. ex. les régions rurales ou éloignées), ont accès à un bassin très limité de candidats pour combler leurs besoins en main-d’œuvre.

Par ailleurs, nos membres ont observé un manque d’éthique professionnelle chez une partie de la main-d’œuvre débutante. Il y a certains emplois que les Canadiens ne souhaitent pas occuper, que ce soit en raison du secteur (p. ex. le secteur agricole), de la région, du type d’emploi ou du quart de travail. Les TET remplissent fréquemment les rôles que les travailleurs canadiens, particulièrement les jeunes, ne veulent pas ou ne peuvent pas occuper. Un étudiant à Toronto qui se cherchait un emploi d’été ne peut pas accepter un poste de préposé à l’entretien ménager dans un hôtel d’une région rurale du Québec en novembre. Un travailleur du secteur automobile ayant perdu son emploi avec un salaire annuel de 100 000 $ ne déménagera pas dans une petite ville du Manitoba pour y travailler comme plongeur dans une pizzeria.

Selon les résultats de nos nombreux sondages détaillés, nos membres ont toujours été en faveur d’une utilisation limitée du PTET pour combler les lacunes persistantes dans le marché du travail. Alors que certains estiment que les pénuries de main-d’œuvre sont simplement une question de salaires, nos membres affirment que la situation est bien plus compliquée.

Il est important de noter qu’il n’est pas moins coûteux d’embaucher un TET pour un employeur. Le recrutement d’un travailleur débutant coûte en moyenne 10 000 $ en frais de permis et autres, en plus de son billet d’avion de retour et de ses frais de logement. L’embauche d’un travailleur canadien sera toujours beaucoup plus abordable.

Le programme a été assoupli après la pandémie en raison du nombre record de postes vacants. Cependant, le gouvernement fédéral a imposé des restrictions importantes à l’automne dernier, notamment en interdisant d’embaucher des TET pour des postes à bas salaire dans les régions métropolitaines de recensement ayant un taux de chômage de 6 % ou plus et en limitant la proportion de postes à bas salaire occupés par des travailleurs étrangers temporaires à 10 % du total de l’effectif dans un lieu de travail donné.

Puisque la FCEI compte 100 000 membres dans tout le pays, nous entendons un large éventail de points de vue. Je respecte profondément cette diversité. Nous orientons nos stratégies en menant régulièrement des sondages auprès de nos membres. Nos résultats indiquent que la majorité des propriétaires de PME aimeraient garder le PTET en place pour aider à combler les graves pénuries de main-d’œuvre.

Je tiens à remercier tous nos membres de continuer à partager leurs avis avec nous. Nous vous invitons à vous exprimer sur ce dossier et tout autre enjeu touchant votre entreprise.

Dan Kelly
Président et chef de la direction
Fédération canadienne de l’entreprise indépendante


Dan Kelly

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