Automatisation des PME québécoises : en avance sur la moyenne canadienne, mais une accélération gouvernementale est de mise

Montréal, le 18 décembre 2023 – La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dévoile une nouvelle étude brossant le portrait de l’automatisation pour les PME du Québec. La province affiche une avance de 41 % par rapport à la moyenne nationale de 37 % en ce qui concerne les PME ayant entamé un processus d’automatisation au sein de leur entreprise. De plus, la proportion de PME qui estiment que l’automatisation ne convient pas à leur modèle d’affaires est de 59 % pour l’ensemble du Canada, comparativement à 54 % au Québec. L’étude démontre également que 21 % des PME canadiennes investiraient dans l’automatisation en cas d’économies générées par une baisse du fardeau fiscal, tandis que ce pourcentage s’élève à 30 % pour les PME québécoises.

Rappelons que l’automatisation consiste à utiliser la technologie et des appareils pour réaliser des tâches ou des processus avec une intervention humaine minimale. Ce qui s’y prête le plus pour les PME québécoises, ce sont les processus comptables, la gestion des paies et des stocks, ainsi que le traitement des ventes.

« Les PME québécoises ont pris de l’avance au pays en matière d’automatisation, et il faut s’en réjouir, car c’est la meilleure avenue pour relever les défis liés aux pénuries de main-d’œuvre. Nous devons saluer les actions du gouvernement du Québec visant à faire de l’automatisation une action stratégique pour l’économie. Il faut poursuivre et accélérer ce travail, car il reste encore trop d’entreprises qui ne croient pas que l’automatisation correspond à leur réalité d’entreprise, et les barrières sont plus grandes pour les petites entreprises. Il faut démontrer les bienfaits de l’automatisation et les nombreuses adaptations possibles, peu importe le secteur économique », déclare François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI et auteur de l’étude.

L’augmentation de la productivité est le premier facteur de motivation, et les coûts trop élevés représentent le principal frein

L’étude démontre que les trois premières motivations des PME pour investir en automatisation sont d’accroître la productivité (66 %), d’assurer un gain de temps pour que les employés se concentrent sur l’essentiel (56 %) et d’atténuer les pénuries de main-d’œuvre (45 %). En ce qui concerne les entraves à l’automatisation, la moitié (47 %) des répondants affirment que les coûts et les investissements sont trop élevés.

« Notre étude démontre que l’automatisation libère du temps, facilite les démarches et améliore le rendement de l’entreprise, puisque 7 PME sur 10 estiment qu’elle est synonyme de gain de productivité. Malheureusement, le coût de l’automatisation constitue le premier frein qui empêche les PME de se lancer dans le processus. Le calcul est simple : les petites entreprises ont besoin d’une marge de manœuvre pour effectuer des investissements en automatisation, mais elles sont ralenties par une lourde fiscalité », ajoute Alchad Alegbeh, analyste à la recherche pour le FCEI et coauteur de l’étude.

L’étude de la FCEI confirme que les manques d’employés représentent un accélérateur pour inciter les PME à investir en automatisation. Il existe une corrélation directe entre les secteurs les plus durement touchés par cet enjeu et le virage vers l’automatisation. Deux exceptions se démarquent : les secteurs de la construction, ainsi que de l’hébergement et de la restauration. Selon la FCEI, il serait nécessaire de mener des offensives particulières pour ces secteurs et d’accorder une attention particulière à l’environnement fiscal et réglementaire.

La taille de l’entreprise a une incidence sur le processus d’automatisation

Une analyse de l'adoption de l'automatisation en fonction de la taille des entreprises révèle une tendance : plus l’entreprise est petite, moins elle considère l’automatisation compatible avec son modèle d’affaires. En revanche, plus elle est grande, plus elle y a recours. En effet, 62 % des PME comptant de 0 à 4 employés estiment que l'automatisation n'est pas alignée avec leur modèle d'entreprise. Ce chiffre diminue à mesure que le nombre d’employés augmente, descendant jusqu’à 19 % pour les PME de plus grande taille (50 à 499 employés). Cela souligne l'importance de prendre en compte la structure de l'entreprise lors de la mise en place de programmes visant à favoriser l'adoption de l’automatisation. 

« Aussi, il faut reconnaître que toute dépense ou tout investissement est d’autant plus significatif pour une entreprise de petite taille. Cet effet de grandeur se constate également dans les impacts de la pénurie de main-d’œuvre. Plus l’entreprise est petite, plus le poids relatif d’un manque d’employé sur la productivité se fera sentir sur l’ensemble. Les conséquences auront également un effet multiplicateur. On l’observe dans le fardeau administratif et réglementaire, qui est inversement proportionnel à la grandeur de l’entreprise. Ainsi, pour les plus petites entreprises des secteurs de la construction et des services qui n’ont pas accès au taux PME et pour des petites entreprises qui ont un taux de taxes sur la masse salariale de 30 % plus élevé que la moyenne canadienne, les contraintes sont plus lourdes », conclut François Vincent.

La FCEI a soumis six recommandations pour stimuler le processus d’automatisation au sein des PME québécoises, allant de la vulgarisation, à la communication et l’appui de l’état, mais également à la création d’un environnement fiscal plus favorable pour les petites entreprises. La FCEI compte présenter cette étude au gouvernement du Québec.

Renseignements
Maud Larivière, attachée de presse, FCEI
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À propos de la FCEI 
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 97 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions et 21 000 membres au Québec. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.