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Nombreux sont les défis que doivent relever les ministres de la Santé canadiens. La pénurie chronique de professionnels de la santé, le vieillissement de la population et les contraintes de capacité exercent de grandes pressions sur le système de santé et les médecins. Des sondages récents montrent que cette question préoccupe aussi beaucoup les propriétaires de PME, dont 60 % souhaitent que la résolution des problèmes liés au système de santé soit une grande priorité des gouvernements. Ces derniers devront envisager tout un éventail de solutions novatrices pour que les médecins réussissent à soigner les patients dans des délais raisonnables. Au pays, la Nouvelle-Écosse fait figure de leader en s’attaquant à la paperasserie des médecins.
Les groupes de défense des intérêts des médecins ne cessent de le dénoncer : la paperasserie nuit aux soins aux patients et fait partie des causes de fatigue et d’épuisement professionnel chez les médecins. Le terme « paperasserie » désigne ici les tâches administratives superflues. Elle englobe le travail qui ne nécessite pas l’expertise clinique d’un médecin (et qui pourrait donc être fait par quelqu’un d’autre) et celui qui est carrément inutile et pourrait être éliminé. Ces tâches nuisent aux soins en réduisant le temps que les médecins peuvent consacrer à leurs patients et le nombre de nouveaux patients qu’ils pourraient prendre en charge. En un mot, la paperasserie empêche les médecins de faire ce qu’ils font le mieux : soigner leurs patients.
Face à ce problème, la Nouvelle-Écosse a décidé de prendre le taureau par les cornes. En partenariat avec Doctors Nova Scotia, le Bureau de l’efficacité de la réglementation et des services (Office of Regulatory Affairs and Service Effectiveness) de la province s’est livré récemment à un exercice inédit qui visait à quantifier le fardeau administratif des médecins, à mieux comprendre ses conséquences et à trouver des moyens de le réduire. Les résultats sont éloquents. Chaque médecin néo-écossais consacre plus d’une journée par semaine (10,6 heures) à des tâches administratives, ce qui représente 1,36 million d’heures par année à l’échelle de la province. Ce chiffre équivaut à 1,73 million de consultations de patients par année. L’étude a permis de quantifier la proportion des tâches administratives qui sont superflues (38 %), à savoir les tâches qui pourraient être faites par des personnes autres que des médecins (24 %) et celles qui pourraient être éliminées (14 %).
plus d’une journée par semaine3 (10,6 heures) à des tâches administratives, ce qui représente 1,36 million d’heures par année à l’échelle de la province. Ce chiffre équivaut à 1,73 million de consultations de patients par année. L’étude a permis de quantifier la proportion des tâches administratives qui sont superflues (38 %), à savoir les tâches qui pourraient être faites par des personnes autres que des médecins (24 %) et celles qui pourraient être éliminées (14 %).
Dans le présent rapport, nous utilisons les données de la Nouvelle-Écosse comme point de référence pour estimer le fardeau administratif des médecins dans l’ensemble des provinces et territoires du Canada. Nous déterminons ensuite le nombre total de consultations que cela représente. Ces estimations visent à illustrer l’incidence que pourrait avoir la réduction de ce fardeau dans les provinces et territoires.
Notre analyse montre que les médecins canadiens consacrent chaque année 18,5 millions d’heures à des tâches administratives superflues, soit l’équivalent de 55,6 millions de consultations. En se donnant pour objectif de réduire de 10 % ce fardeau administratif, les provinces et territoires pourraient réduire la fatigue et l’épuisement professionnel chez les médecins, améliorer la qualité des soins et faire un gain de temps équivalant à 5,5 millions de consultations par année.
Loin de constituer une panacée pour le système de santé canadien, la réduction du fardeau administratif des médecins constitue un moyen concret et mesurable que peuvent prendre les gouvernements. La FCEI recommande que d’autres administrations provinciales et territoriales, en collaboration avec leurs associations de médecins respectives, entreprennent de quantifier ce fardeau administratif et ses conséquences, de déterminer les principaux irritants à corriger et de se fixer des objectifs mesurables de réduction de la paperasserie revenant actuellement aux médecins.
Documents connexes
Date de publication | Rapport | Télécharger |
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Janvier 2023 | Les patients avant la paperasse - Réduire le fardeau administratif des médecins pour améliorer les soins : l’approche de la Nouvelle-Écosse |
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