La date limite pour rembourser votre prêt du CUEC approche : quelles sont vos options?

Le 14 septembre 2023, le gouvernement a annoncé que toutes les entreprises qui n’ont pas remboursé leur solde au 18 janvier 2024 verront leur prêt du CUEC converti en prêt de trois ans à 5 % d’intérêt et perdront la portion subvention. Elles auront la possibilité de ne payer que les intérêts pendant la période de remboursement, mais devront rembourser la totalité du prêt avant le 31 décembre 2026.

La date limite pour conserver la portion subvention est le 28 mars 2024 si vous présentez une demande de refinancement auprès de l’institution financière qui vous a accordé le prêt avant le 18 janvier 2024.

Cette annonce est une grosse déception, puisqu’elle passe à côté du principal enjeu pour de nombreuses PME, soit le report de la date limite pour rembourser le prêt tout en conservant la portion subvention. Sachez toutefois que la FCEI continuera de se battre pour obtenir ce report. À ce titre, nous vous demandons de signer notre nouvelle pétition et vous invitons à discuter avec votre député de l’impact de cette décision sur votre entreprise. Entre-temps, commencez tout de même à explorer vos options advenant le statu quo. 

Vous vous demandez sûrement quoi faire : attendre de voir si le gouvernement reportera la date limite, refinancer votre prêt du CUEC, laisser passer la date limite et accepter la conversion du prêt en prêt de trois ans à 5 % d’intérêt ou vendre/liquider l’entreprise. Malheureusement, la réponse n’est pas si simple et dépend de votre situation financière. C’est à vous de trouver la meilleure solution pour vous et votre entreprise. 


Options de refinancement

Nous savons que toutes les entreprises ont une situation financière différente et que certains propriétaires de PME envisagent de prendre des mesures dès maintenant pour assurer leur survie. Avant de conclure une entente de remboursement ou de recourir à un programme de prêt, de remboursement ou de prolongation de prêt, examinez les modes de financement suivants et évaluez leurs avantages et inconvénients. Lisez toujours les petits caractères : gardez en tête que plus il est facile d’obtenir des fonds, plus les intérêts risquent de vous coûter cher à long terme.

  1. Économies – Vous pourriez vérifier si vous avez les économies nécessaires pour rembourser partiellement ou entièrement votre prêt du CUEC.
  2. Crédit disponible – Avez-vous une marge de crédit que vous pouvez utiliser? Au total, 20 % des propriétaires d’entreprise ont dit avoir utilisé leur crédit disponible pour rembourser leur prêt du CUEC. Une marge de crédit serait probablement une meilleure option qu’un prêt à terme, car elle est moins contraignante et ses modalités de remboursement sont plus souples. De plus, elle sera plus facile à gérer si le gouvernement décide de reporter la date limite de remboursement des prêts du CUEC.
  3. Famille et amis – Il arrive souvent qu’une personne prête de l’argent à un proche avec des conditions plus avantageuses que dans n’importe quelle institution financière ou contre une participation en capital dans l’entreprise. Il suffit de demander.
  4. Coopératives de crédit – Les coopératives de crédit ont toujours été populaires auprès des membres FCEI. En règle générale, elles connaissent bien le contexte commercial local et accordent des prêts que les grandes banques refusent ou ne peuvent accorder. Les agents financiers sont habilités à accorder des prêts à l’échelon local.
  5. Banque/institution financière – Commencez par appeler l’institution financière qui vous a accordé votre prêt du CUEC et avec laquelle vous faites affaire. Si votre dossier de crédit est bon, on pourrait vous proposer un plan de refinancement.
  6. Société d’aide au développement des collectivités (SADC)/Corporations au bénéfice du développement communautaire (CBDC) – Ces organismes sont souvent des prêteurs de dernier recours pour les entreprises qui ont un plan de reprise et de remboursement viable. Ils investissent dans leurs entreprises locales, sont généralement plus patients et communiquent davantage avec les petites entreprises. Ils font de leur mieux pour travailler avec elles et éviter les agences de recouvrement.
  7. Banque de développement du Canada (BDC) – La BDC a pour mission de soutenir les PME ayant besoin de financement. Plus souple que les prêteurs traditionnels, elle offre souvent un pourcentage plus élevé de financement. Toutefois, ses taux d’intérêt sont généralement plus élevés, puisqu’elle accorde des prêts plus risqués.
  8. Sociofinancement – Il s’agit de portails en ligne où de nombreuses personnes participent en donnant de petits montants d’argent pour soutenir une entreprise ou une cause. Ces petits montants peuvent s’accumuler rapidement.
  9. Sociétés de capital-risque et investisseurs providentiels – Des particuliers ou des sociétés privées investissent dans des petites entreprises ou entreprises en démarrage prometteuses, souvent contre une participation en capital dans l’entreprise. Ce type de financement nécessite généralement la présentation d’un plan d’affaires pour expliquer vos sources de revenus.
  10. Sociétés d’affacturage – Ces sociétés vous prêtent de l’argent et calculent le remboursement de la dette en fonction de vos comptes débiteurs. Les sociétés qui offrent de l’argent contre un pourcentage des sommes reçues par l’entremise de votre machine de débit/crédit sont des sociétés d’affacturage. L’argent prêté est versé rapidement, mais les taux d’intérêt peuvent avoisiner, voire dépasser, 30 % par année.
  11. Prêteurs du secteur des technologies financières et prêteurs en ligne – Bon nombre de ces entreprises utilisent des plateformes de prêts en ligne. Soyez prudents : elles ne sont pas toutes légitimes. Il est donc primordial de bien lire les détails des contrats que vous signez. Sachez aussi que leurs prêts sont généralement assortis de taux d’intérêt plus élevés.

Qui dit financement dit signature de contrat. Il est impératif que vous compreniez ce que vous signez, car résilier un contrat pourrait vous coûter très cher, voire entraîner un litige. 

Suivez les conseils suivants avant de signer un contrat :

  • Demandez à un avocat d’examiner le contrat si vous n’êtes pas certain des obligations qu’il prévoit.
  • Vérifiez la date de renouvellement automatique du contrat.
  • Regardez si le contrat permet les hausses de taux d’intérêt sans avis écrit.
  • Vérifiez la durée du contrat.
  • N’acceptez aucune modification verbale. Assurez-vous qu’elles sont toutes indiquées par écrit dans le contrat.

Nos conseillers peuvent vous expliquer vos options pour rembourser votre prêt du CUEC et vous orienter sur de nombreux autres sujets. Vous n’avez qu’à appeler au 1 833 568-3234 ou envoyer un courriel à l’adresse fcei@fcei.ca.

Comment vous préparer

Voici quelques éléments qui vous aideront à surveiller la santé financière de votre entreprise et à déterminer les prochaines étapes. Vous pouvez brosser un portrait de votre situation financière grâce à une analyse approfondie de vos états financiers, un suivi des indicateurs de rendement clés (IRC) et une évaluation des différents aspects de vos activités. Voici comment évaluer votre situation financière. 

Analyse des états financiers :

  • Bilan – Le bilan expose les actifs, les passifs et les capitaux propres. Il donne une vue d’ensemble de la situation financière d’une entreprise à une date donnée.
  • État des résultats – Aussi appelé « état des revenus et des dépenses », il résume les revenus, les dépenses et les bénéfices nets d’une période donnée. Il aide à déterminer la rentabilité.
  • État des flux de trésorerie – Il présente les entrées et les sorties de liquidités. Il est essentiel pour évaluer la gestion de la trésorerie.

Indicateurs de rendement clés (IRC) :

  • Établir et suivre les IRC qui sont applicables au secteur et aux objectifs de l’entreprise. Parmi les plus courants figurent la hausse des recettes, la marge bénéficiaire brute, le ratio de la marge nette, la rotation des stocks et le coût d’acquisition du client (combien doit dépenser une entreprise pour acquérir un nouveau client).
  • Faire un suivi régulier des IRC pour évaluer le rendement et la santé financière de l’entreprise. 

Budget et projections

Faire un budget ou des projections financières pour estimer les bénéfices, les dépenses et le flux net de trésorerie futurs. Cela facilite l’établissement et le suivi des objectifs financiers.  

Évaluation des dettes et des passifs

Évaluer les dettes actives et les passifs de l’entreprise. Le fait de connaître les échéances et les modalités de remboursement des dettes aide à bien les gérer. Vérifier vos obligations en matière d’impôt et évaluer des stratégies de planification fiscale pour réduire les répercussions fiscales.

Analyse des revenus

Analyser les sources de revenus et les données démographiques des clients. Déterminer quels produits et services sont les plus rentables et lesquels ont besoin d’ajustements.

Contrôle des coûts

Passer en revue toutes les dépenses et déterminer les postes budgétaires où des mesures de contrôle des coûts pourraient être mises en place. La réduction des dépenses inutiles peut accroître la rentabilité.

Gestion de l’inventaire et des actifs

Évaluer l’inventaire et l’utilisation des actifs. Veiller à ce que la rotation des stocks soit efficace et que l’utilisation des actifs soit optimale.

Gestion de la trésorerie

Porter attention au cycle des flux de trésorerie et veiller à ce que l’entreprise ait un fonds de roulement suffisant pour couvrir les frais de fonctionnement.

Consultation d’un professionnel

Il peut être judicieux de consulter un comptable ou un conseiller financier qui peut vous aider avec l’analyse et la planification financières.

Rapports réguliers

Établir une structure de communication de l’information financière interne et externe, le cas échéant, pour informer les parties prenantes des résultats financiers de l’entreprise.

Avez-vous un plan de redressement?

Quelle est votre situation? Quel est le problème? Quelles mesures avez-vous prises? Que vous reste-t-il à faire? 

  • Avez-vous examiné vos états financiers?
  • Générez-vous des mouvements positifs de trésorerie?
  • Avez-vous des prévisions de trésorerie?
  • Avez-vous un historique de dettes?
  • Quel est le solde moyen de vos comptes débiteurs?
  • Avez-vous d’autres prêts? Quels sont les taux d’intérêt? Quelle est la priorité ou la négociabilité de ces prêts? Avez-vous fourni des garanties personnelles?

Que faire si j’ai été jugé inadmissible au CUEC?

Pour savoir pourquoi vous êtes inadmissible, appelez le Centre d’appels du CUEC (1 888 324-4201) et votre institution financière. Si vous souhaitez qu’on souligne votre situation dans notre travail d’influence, écrivez-nous à l’adresse fcei@fcei.ca.